Les faillites des banques régionales créent des risques et des occasions pour les investisseurs

Les actions des banques ont subi des pressions après la faillite de plusieurs banques en quelques jours seulement. Voici ce qui s’est passé et comment cela influe sur nos perspectives pour l’avenir de ce secteur.

Les banques régionales ont été secouées la semaine dernière par la fermeture de deux banques par les autorités américaines en seulement quelques jours, marquant les premières faillites bancaires depuis 2020 et certaines des plus importantes depuis la crise financière de 2008.

La panique bancaire entraîne la chute d’un prêteur d’entreprises en démarrage

Le 9 mars 2023, un prêteur axé sur la technologie a annoncé une restructuration de son portefeuille d’obligations de 21 milliards de dollars disponibles à la vente visant à accroître les liquidités et à réorienter son bilan vers des actifs de plus courte durée tout en améliorant ses bénéfices futurs. La vente des titres, concentrée dans des obligations à long terme, a entraîné une perte estimée à 1,8 milliard de dollars.

La direction de la société a indiqué aux investisseurs que cette restructuration devrait améliorer les bénéfices futurs de 450 millions de dollars annuellement, en leur permettant de réinvestir le produit dans des obligations à taux plus élevé. Malgré ces indications positives, les investisseurs ont refusé de participer à la mobilisation de fonds de 2,25 milliards de dollars sur les titres ordinaires et convertibles, et les clients ont perdu confiance dans la banque, ce qui a entraîné une liquidation importante de ses actions. Le 10 mars à midi, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) a fermé la banque et publié une déclaration pour protéger les déposants assurés.

L’« hiver crypto » conduit à une liquidation volontaire

La deuxième nouvelle qui a fait des vagues au sein du secteur bancaire a été la liquidation volontaire d’une banque qui avait été un intermédiaire clé dans l’industrie de la cryptomonnaie. Elle avait été la banque principale dans le cadre d’un échange de cryptomonnaies qui s’est récemment effondré et qui représentait plus de 10 % de ses dépôts. Elle était sous pression depuis l’automne dernier en raison de l’effondrement de l’échange.

De plus, étant donné le rôle de cette banque dans l’industrie de la cryptomonnaie, le ralentissement plus général de la cryptomonnaie a entraîné pour elle une forte baisse des dépôts d’autres clients. Les pressions exercées par les organismes de réglementation pour que les banques réduisent leur exposition à la cryptomonnaie ont également entraîné une baisse supplémentaire des dépôts.

En réponse, la banque a pris la décision de se liquider elle-même, en remboursant tout l’argent aux déposants, les fonds restants devant être retournés aux actionnaires. Toutefois, les spéculations sont nombreuses quant à ce qu’il restera aux porteurs d’actions étant donné le contexte de volatilité actuel.

Alors que la panique se répand, une autre banque tombe

Avec la propagation des nouvelles concernant ces faillites bancaires, les clients paniqués d’autres banques spécialisées ont commencé à retirer leurs fonds. Dimanche en fin de journée, une banque basée à New York avait été prise en main par les organismes de réglementation, constituant la troisième faillite bancaire en quelques jours seulement.

Cette entité avait également joué un rôle important dans l’industrie de la cryptomonnaie et constituait l’un des plus importants prêteurs du domaine, amplifiant les craintes des clients et provoquant une ruée sur les dépôts de la banque.

Jusqu’à présent, la réaction de la Réserve fédérale a été encourageante

Afin d’enrayer la contagion et d’apaiser les craintes liées aux risques pour les autres banques, la Réserve fédérale américaine a publié dimanche une déclaration annonçant une facilité de prêt d’urgence pour « aider les banques à répondre aux besoins de tous leurs déposants ». La création du programme de financement à terme des banques (Bank Term Funding Program) permettra de consentir des prêts d’une durée maximale d’un an aux banques et aux autres établissements de dépôt admissibles, qui pourront donner en garantie des titres du Trésor américain, des titres de créance d’organismes gouvernementaux et des titres adossés à des créances hypothécaires. Ces actifs seront notamment évalués au pair, ce qui réduira la nécessité pour les banques de vendre ces titres à perte.

Au même moment, le département du Trésor des États-Unis, la Réserve fédérale et la FDIC ont publié une déclaration commune annonçant une exception au risque systémique pour deux des banques selon laquelle tous les déposants de ces établissements seraient entièrement protégés. Le coût sera supporté par le Fonds d’assurance-dépôts, soit une réserve de fonds constituée à même les primes trimestrielles versées par les banques assurées. Toute perte subie par le Fonds d’assurance-dépôts doit être réapprovisionnée par une prime spéciale prélevée auprès des banques, sans frais pour les contribuables.

La Réserve fédérale n’est pas allée jusqu’à créer un filet de sécurité plus large pour les autres banques régionales, bien que ce soit en son pouvoir. Cette mesure plus définitive pourrait ne pas être nécessaire en fin de compte, mais son absence signifie que le marché restera probablement volatil à court terme.

La réaction du marché crée des risques et des occasions

Bien que ces mesures extraordinaires montrent que les organismes de réglementation se préoccupent du risque de contagion financière, les efforts ne sont pas allés jusqu’à garantir les dépôts pour l’ensemble du secteur bancaire. En réaction, les cours des actions des banques ont continué de subir des pressions considérables lundi, alors que les investisseurs s’efforçaient d’assimiler le flux rapide d’informations.

Certains déposants demeurent manifestement incertains, ce qui pourrait exercer des pressions sur les dépôts dont les soldes sont supérieurs à 250 000 $, car ils cherchent à obtenir la stabilité auprès des banques jugées plus sûres. Toutefois, les mesures prises par la Réserve fédérale ont fourni aux banques de nouveaux outils pour gérer les problèmes de liquidité potentiels actuels.

Nous croyons également que la volatilité crée des occasions de placement pour un secteur généralement caractérisé par des sociétés bien capitalisées, dont les défaillances sont limitées et les bilans solides. L’évolution du marché crée une dispersion parmi des actions bancaires particulières. Certaines subissent des pressions de vente supplémentaires, tandis que d’autres se stabilisent.

Selon nous, bon nombre des problèmes rencontrés par les banques maintenant fermées sont probablement propres à ces établissements en raison de leur forte concentration dans des industries qui faisaient face à des pressions importantes en matière de financement, de réglementation ou de législation. Certaines actions des banques qui subissent des pressions aujourd’hui ne sont pas confrontées à ce même problème, puisque leur clientèle est diversifiée dans de nombreux secteurs, ce qui réduit les risques à l’égard de leurs liquidités. De plus, nous croyons que la plupart des banques ont des actifs qui ont bénéficié de la hausse des taux d’intérêt.

Il ne fait aucun doute que la pression sur la tarification des dépôts s’est accentuée au quatrième trimestre, alors que la Réserve fédérale a continué de relever les taux. Nous prévoyons également une consolidation du secteur, puisque certains concurrents sont retirés du marché.

Bien que nous ne puissions pas dire avec certitude combien de temps les préoccupations des investisseurs à l’égard des banques régionales pourraient persister, nous croyons que cette vague de volatilité offre une occasion d’investir dans des établissements bien capitalisées qui ont des portefeuilles couverts contre les risques de taux et des dépôts diversifiés. Selon nous, les banques qui peuvent maintenir un bon profil de liquidité et bénéficier du contexte de taux plus élevés ont le potentiel de générer un rendement des capitaux propres solide.

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Ryan P. Lentell, CFA

Ryan P. Lentell, CFA, 

Gestionnaire de portefeuille, équipe de la plus-value du capital

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Susan A. Curry

Susan A. Curry, 

Gestionnaire de portefeuille principale, équipe de la plus-value du capital

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